Eden ou Club Med ?

« Le Seigneur Dieu prit une de ses côtes,
puis il referma la chair à sa place.
    Avec la côte qu’il avait prise à l’homme,
il façonna une femme »

Le paradis originel était un jardin. Est-ce à dire que ses habitants « se la couleraient douce » ? Visiblement, c’est ainsi que l’imagina Adam, lui qui s’y endormit confortablement.

Ce fut son erreur. Et elle fut fatale. Au lieu d’un espace sauvage en lequel s’aventurer, il considéra le jardin comme un cocon, une anticipation du Club Med… Dieu ne lui avait-il pourtant pas donné mission de travailler à le cultiver et à le garder avant d’en jouir ? Conquérant, jardinier et chasseur – de serpents ! -, telle était la triple vocation de l’homme. Mais il s’en détourna et, par le fait, se renia lui-même.

Et que dire de sa relation à Eve ? Il s’y lova tel un petit enfant dans les bras de sa mère. Alors que précisément, l’apparition de la femme s’était faite au prix d’une blessure, celle de son cœur ? « Le Seigneur Dieu prit une de ses côtes, puis il referma la chair à sa place.  Avec la côte qu’il avait prise à l’homme, il façonna une femme. »

Une opération à cœur ouvert ! Voilà ce que Dieu avait en vue en les présentant l’un à l’autre. Car on ne s’ouvre véritablement à l’amour qu’en se laissant blesser en plein cœur à l’épreuve et au risque du réel. Et non en se laissant bercer d’illusion, blotti dans sa zone de confort.

L’amour est une aventure. L’amour est un combat. L’amour est un défi à relever chaque jour à deux. Il est à mille lieux du club Med. Sa victoire est au prix d’une brisure : celle du cœur. 

Quant au repos, « il nous faudra attendre le ciel » aimait à dire Don Bosco. Alors pour l’heure, hauts les cœurs ! Allons à l’aventure et acceptons le combat !

« Se peut-il que, par un seul, mille adversaires soient poursuivis

Et que, par deux, dix mille soient mis en fuite ? (Deut 32, 30)