Les deux tables de la loi

Pourquoi les 10 commandements reçus par Moïse sur le Mont Sinaï sont-ils gravés sur deux tables différentes ? Cela ne peut être un hasard. Jésus l’expliquera lorsqu’il affirmera que toute la loi se résume en deux impératifs : « Tu aimeras Dieu de tout ton cœur… Et tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

L’amour a donc deux directions : Dieu et le prochain. L’amour de Dieu, tel est l’objet de la première table de pierre : « Un seul Dieu tu adoreras… » C’est la partie théologale. Quant à la seconde, elle exige le respect et l’amour du prochain : « Tu ne commettra pas de meurtre, de vol, d’adultère… » C’est la partie morale.

Sur la croix Jésus assume les deux. La première dessine l’axe vertical de la croix, la seconde l’horizontal. Le Dieu fait homme unit dans un même cœur amour de Dieu et du prochain.

Le risque est de séparer ce que Dieu a uni en Jésus. De désolidariser l’amour de Dieu de l’amour du prochain. De penser qu’on peut aimer son prochain sans se laisser aimer par Dieu.

N’est-ce pas l’erreur de tous les humanismes sans Dieu qui prétendent établir la justice sur terre en oubliant Dieu ? Pour Marx la religion étant « l’opium du peuple », elle fait obstacle au progrès de l’humanité. Pour aider les pauvres, il convenait selon lui d’oublier Dieu. On connaît le résultat : en refusant le paradis céleste au nom de l’édification d’un paradis terrestre, le marxisme a enfanté l’enfer terrestre, les millions de victimes des camps de travail.

Ne nous y trompons pas : le matérialisme de nos pays libéraux n’est pas meilleur. Il met Dieu de côté au nom du progrès de l’humanité. Il est victime de la même illusion. En privilégiant la seconde table au détriment de la première, il nous fera perdre l’une et l’autre.