Comme vous avez pu le constater, en ce 5e dimanche de carême qui ouvre la semaine dite « de la passion », notre église offre un visage austère et différent de l’habitude : crucifix, statues et images de saints, à l’exception des tableaux du Chemin de Croix, sont recouverts d’un voile violet, opaque et sans aucune broderie. L’Eglise se revêt de ses habits de deuil alors qu’elle se dispose à revivre les événements de la Passion du Seigneur, jour après jour, puis heure par heure, jusqu’au Vendredi Saint. Même notre belle et douce statue de la Vierge Marie, et notre vigoureux Saint Joseph, sont ainsi dérobés à nos yeux… Le culte des saints s’interrompt pour se concentrer sur Jésus seul, entrant dans sa Passion. Le Vendredi saint, le crucifix voilé fera son entrée solennelle dans l’église. Par trois fois, il s’arrêtera. Et à chacune de ces stations, le prêtre lèvera un côté du voile en proclamant : « Voici le bois qui a porté le salut du monde ! » Ces mêmes stations seront à nouveau parcourues par le prêtre lors de la Vigile pascale. Non plus avec le Crucifix, mais avec le Cierge pascal. Aux mêmes stations, le prêtre s’arrêtera et chantera : « Lumière du Christ ! » A cet instant, les images et les statues seront alors dévoilées et illuminées. L’Eglise quittera alors ses habits de deuil. Elle se revêtira de lumière et de beauté, célébrant ses noces avec Jésus, l’agneau de Dieu. Telle est la grande liturgie de l’Eglise qui nous fait passer avec Jésus de l’obscurité à la Lumière, de la mort à la vie. |